À Nantes, le samedi 17 juin, la coordination Faire Bloc, à laquelle la CNT 44 participe, a organisé une journée de mobilisation antifasciste, populaire et festive afin de sensibiliser la ville à la montée de l’extrême droite au parlement, au gouvernement et dans nos rues.
Après une matinée de discussions autour de l’organisation des luttes contre le fascisme et l’extrême droite puis une cantine solidaire, les collectifs, syndicats et associations se sont dirigés vers le lieu de rassemblement de la manifestation de 14h, devant le château des Ducs de Bretagne.
Une fois sur place, les forces de l’ordre sont arrivées en nombre pour déployer un dispositif répressif et disproportionné en encerclant le lieu familial où des enfants s’amusaient les pieds dans l’eau sous les regards de leurs parents. Le cortège s’est à peine mis en mouvement qu’il a essuyé directement, sans sommation, les premiers tirs de grenades lacrymogènes. 20 mètres plus loin, les CRS ont chargé, sans sommation non plus, pour matraquer les manifestant·es et les passant·es tout en volant la banderole antifasciste.
Le miroir d’eau n’était alors plus qu’un nuage de gaz où s’étouffaient les cris des enfants. Quelques minutes plus tard, alors que le cortège tentait de trouver une issue à une nasse illégale, la BAC s’est jetée sur nous pour frapper, plaquer et étrangler. Six d’entre nous ont été interpellé·es, menotté·es dont quatre syndicalistes de la CNT. Ils ne sortiront que le lendemain, après 27h de garde à vue sans poursuites affirmées à la fin de ce temps d’enfermement arbitraire.
Après un mouvement social d’une ampleur inédite, écrasé par la répression policière et alors qu’en ce moment même les forces antiterroristes, le gouvernement et la justice s’acharnent contre les camarades écologistes des Soulèvements de la Terre, la police et le préfet nous ont montré qu’ils préfèrent voir nos rues polluées de croix celtiques et autres symboles récupérés plutôt que de laisser manifester une coordination antifasciste et syndicale.
Chaque semaine, des lieux militants sont attaqués par l’extrême droite, des camarades sont menacé·es, en toute impunité et, dans le même temps, nous subissons un recul constant des libertés publiques. Ici, le droit de manifester est nié par la force, comme récemment lors du mouvement social contre la réforme du régime des retraites, où les arrestations et les garde-à-vue sans poursuites ont montré une volonté d’intimidation, d’atteinte au droit de manifester, misant sur un effet de dissuasion.
Lors des rassemblements antifascistes de Saint-Brévin, la police a protégé fièrement les nervis néo-nazis, et alors que des camarades nantais de Solidaires ont été directement menacés de mort le 20 juin par des fascistes, il ne nous semble plus à démontrer que la police et le gouvernement ont choisi leur camp et qu’il est temps de se mobiliser contre la gangrène d’extrême droite qui ronge les institutions.
Nous ne nous laisserons pas intimider de la sorte !
L’Union Locale CNT 44 condamne sans appel la répression inqualifiable et révoltante exercée par les forces de police à l’encontre des participant·es à la manifestation antifasciste du 17 juin à Nantes. La stratégie appliquée par les CRS et la BAC aux ordres du préfet, a été à la hauteur du but recherché qui était de décourager, démoraliser, humilier dans les rangs antifascistes et, pour cela, de ne laisser aucune chance d’avancer à la manifestation, en immobilisant son cortège. Coups de matraque, plaquage au sol, menottes, détention arbitraire, confiscation de matériel militant : l’arsenal répressif développé à notre encontre est digne d’un régime totalitaire.