La chasse aux Roms est orchestrée par tous, socialistes ou élus de droite, appuyés par les préfets. La droite au régime a lancé le débat foireux sur l’identité nationale et la stigmatisation des musulmans.
Depuis des années, les ministres de l’Intérieur qui se succèdent, de gauche comme de droite, ont poursuivi et accentué la répression, tenants des discours d’exclusion et de rejet des étrangers. On a fait le lit des idées du Front National et pas uniquement sous Sarkozy.
Les centres de rétention se multiplient et c’est tout bon pour la croissance, puisque tout un secteur économique prospère. On en est à la cinquième loi sur l’immigration en sept ans, cumulant régression des droits et répression des militants, poursuivis pour délit de solidarité. Désormais, avec la création de "zones d’attente spéciales", n’importe quel lieu peut devenir une zone de rétention, histoire d’expulser fissa celle et ceux qui viennent d’arriver, tout en les privant des conditions normales d’accès à l’asile. Cette dernière loi institutionalise par ailleurs le bannissement avec interdiction de retour en France de 2 à 5 ans.
Par ailleurs, indisciplinons-nous ! Refusons, dénonçons la xénophobie d’Etat, la forteresse que Europe instaure à ses frontières avec le sud, combattons la xénophobie patronale. De la PME de sécu, de restauration ou de nettoyage, à Vinci ou Bouygues, les patrons profitent (c’est un pléonasme) de la situation irrégulière de salariés étrangers pour les surexploiter en obtenant un soumission plus grande. Un bon immigré est discret, tendance invisible, docile version bosseur, souple sans rechigner. C’est déjà l’idée que défend Mitterrand, encensé ces temps-ci par le PS en mal d’icônes. En 1983, Mitterrand distingue les "immigrés installés, qui font partie de la réalité nationale et dont il faut favoriser l’insertion, et les clandestins qu’il faut renvoyer".
Trimard, précaire, bouche trou, flexible. En clair, un idéal ultra libéral. Et la répression qui s’exerce, la peur des contrôles flicards, la stigmatisation orchestrée par les gouvernants ne sert qu’à garder la main sur un contingent qui doit tout accepter et dire merci.
Pour saboter cette machine au service de l’économie capitaliste, refusons la mise en concurrence. Revendiquons le droit universel de circuler et de vivre où chacun.e le souhaite. Rayons les frontières de la carte !
CNT Nantes