UNION LOCALE de la CNT de NANTES
SINR SSE

Site des syndicats nantais de la Confédération Nationale du Travail

Machine à radier, machine à cogner
Article mis en ligne le 20 février 2013

Quand un chômeur radié s’immole devant Pôle Emploi, la question principale n’est pas de savoir si « tout a été fait avec humanité », ou si les agents de Pôle Emploi ou la police ont quelque chose à se reprocher ou non. Le contrôle social des précaires s’accommode mal du terme d’« humanité ».

L’erreur de Djamal Chaab est d’avoir perçu ses indemnités chômage sans avoir déclaré une période de travail en intérim. La règle de Pôle Emploi veut que la période de travail non déclarée ne soit pas prise en compte dans ses droits. Pourtant comme tout salarié du privé, il a cotisé pour cela. On lui a demandé de rembourser ce trop perçu. Montant ? 600 euros. Au même moment, Carlos Ghosn qui émarge à 36 000 euros par jour, propose de reporter une partie de ses gains pendant trois ans, se « limitant » à 26 000 euros par jour si les ouvriers-ères acceptent son chantage à la « compétitivité ». On aurait pu penser que l’État socialiste serait plus clément envers les précaires victimes de la politique de droite, mais si les donneurs d’ordre ont changé, les directives appliquées restent les mêmes.

La CNT de Nantes accuse le système de Pôle Emploi, machine à radier qui devient machine à broyer, au mépris des situations des précaires. La France qui s’enfonce dans la crise broie les salariés-ées comme du vulgaire « minerai » de bidoche que l’agro-business utilise dans de troubles assemblages.

Samedi 16 février, des gens se sont réunis silencieusement autour des proches de la victime, Djamal Chaab. Une marche pacifique, silencieuse, sans slogan, attaqué par les forces de police en prenant prétexte d’une confrontation avec des manifestants anti-mariage pour tous (épargnés par le déchaînement policier). Deux personnes ont été blessées, une femme bousculée et frappée violemment à terre, un homme emmené à l’hôpital après un violent coup de matraque qui risque de lui laisser une cicatrice à vie.

La CNT de Nantes dénonce cette répression honteuse et appelle à la solidarité avec tout-es les précaires et les victimes de la répression d’État.