Nous avons fait le constat sans surprise qu’à la CNT, comme partout ailleurs, le patriarcat sévit comme système de domination et d’oppression, au même titre que le capitalisme et le colonialisme. Ainsi, tous les jours, notre quotidien de militantes, c’est : propos condescendants et paternalistes, insultes, intimidations, agressions physiques et verbales, viols.

Nous, Femmes Libres / Mujeres Libres anarchasyndicalistes, vénères, déteres et solidaires,

  • nous refusons de risquer le viol et/ou l’agression physique lors de rencontres militantes (congrès, réunions, campings, soirées, hébergements…).
  • nous refusons la disqualification de notre parole par rapport à notre genre par les interruptions, ricanements, moqueries, remarques et blagues sexistes, le désintérêt, le mépris.
  • nous refusons l’omerta autour des violences qui ont cours à la CNT.
  • nous refusons les réflexes de solidarité masculiniste et de déni corporatiste.
  • nous refusons les haussements de ton en tant que privilège masculin.
  • nous refusons la proximité physique imposée, d’être touchée y compris au bras et à l’épaule.
  • nous refusons la tutelle paternaliste qui nous dicte et nous explique notre façon de militer.

NON C’EST NON !

Nous exigeons :

  • de nous sentir en sécurité dans nos espaces militants physiques ou virtuels (bulletin intérieur,
    mails, etc.)
  • la prise en compte politique de notre parole et de nos vécus.
  • la circulation de la parole, la publication et la dénonciation des violences patriarcales.
  • un réel engagement politique de tous les militants et toutes les militantes en place des simples déclarations de façade.

Dans la société, les femmes sont les premières victimes des oppressions croisées patriarcales, classistes et racistes. Le travailleur pauvre en France est d’abord et en majorité une femme.

Les luttes anarchasyndicalistes - syndicalistes révolutionnaires, féministes - ont d’autant plus de légitimité politique dans notre organisation.

La CNT nous appartient aussi.

CNT FEMMES LIBRES / MUJERES LIBRES, LILLE, BORDEAUX, LYON, NANTES, SAINT-ETIENNE

Manifeste FLML