Les 25 et 26 novembre 2022 se tiennent à Nantes les Assises Nationales de lutte contre les violences sexistes. Elles s’ajoutent à la grande cause du précédent quinquennat, et à toutes les annonces institutionnelles qui, depuis des années, promettent de faire de la lutte contre les violences patriarcales une priorité.
Cela fait bien longtemps que les victimes du patriarcat sont condamnées à la sobriété et attendent l’abondance de mesures efficaces.
Comment prétendre lutter efficacement quand on installe et maintient en toute impunité des violeurs au gouvernement, quand on nomme des homophobes notoires comme ministres ?
Comment prétendre protéger les victimes quand des policiers violeurs ne sont ni inquiétés, ni suspendus, ni condamnés ?
Comment prétendre protéger les enfants quand la famille, premier lieu des violences patriarcales, est sacralisée à tous les niveaux de l’État ?
L’État perpétue et renforce la culture du viol et la culture de l’inceste.
Le patriarcat est structurel et aucune sphère de la société n’y échappe.
On constate tous les jours comment le capitalisme expose un peu plus les victimes et protège toujours plus les auteurs de violences.
Être une femme seule racisée précarisée empêche d’échapper aux violences/viols répétés de son patron.
A l’inverse quand on est un cinéaste blanc célèbre, il est facile de violer une mineure et de poursuivre sa carrière en toute impunité, qui plus est d’être encensé par une grande partie de la société.
Refuser de voir ce qu’il y a de systémique dans le patriarcat, le capitalisme et le racisme condamne les mesures annoncées par l’État à l’inefficacité.
Il est urgent d’autogérer notre lutte contre le patriarcat en replaçant les victimes au centre de nos priorités. Ainsi, il faut :
• Remplacer le "tout carcéral" par une reconnaissance des victimes et des mesures de réparation des violences subies.
• Donner des moyens financiers, matériels et humains pérennes aux associations de lutte contre le patriarcat.
• Reconnaître la gravité des violences, faire cesser l’impunité et les classements sans suite, mettre fin aux délais de prescription.
• Soutenir les victimes : cesser de les criminaliser, d’instrumentaliser leur passé, leur assurer une écoute bienveillante, leur garantir la sécurité physique et économique, financer les soins nécessaires à la reconstruction de la victime et de son entourage.
• Éduquer à la protection et à l’autodéfense dès l’enfance.
• Former dans le monde du travail aux questions de violence patriarcale.
Sources :
* "Nous toutes"
** Rapport intermédiaire de la Ciivise