Communiqué de presse de la fédération CNT santé social et CT suite au
nouveau suicide d’un adolescent à l’EPM d’orvault.
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Communiqué
Suicide d’un adolescent à l’EPM d’Orvault : l’Etat continuer de tuer
Mardi 23 février 2010, un adolescent de 16 ans est mort parce qu’il s’est
pendu dans sa cellule de la prison pour mineurs d’Orvault, en Loire
Atlantique. Selon l’administration pénitentiaire et les éducateurs de la
protection judiciaire de la jeunesse de la prison, l’adolescent était
connu pour son
extrême fragilité psychologique et sa tendance suicidaire.
A les entendre
on pourrait presque croire que c’est de sa faute ! De plus, le seul détail
technique soulevé par un syndicat de l’administration pénitentiaire était
de dénoncer le mauvais emplacement des douches, invisibles à l’œilleton,
lors de leurs 14 passages durant la nuit ayant précédée la mort de
l’adolescent. En revanche aucun commentaire sur la responsabilité de ceux
qui ont envoyé l’adolescent en prison !
Mercredi 3 février 2010, c’est un autre adolescent qui se pend lors de son
incarcération au quartier mineur de Rouen. Il venait d’être enfermé suite
à une altercation avec les éducateurs d’un centre éducatif fermé où il
était placé. Une fois de plus, les centres fermés font la démonstration
qu’ils ne sont qu’une antichambre de la prison et non un lieu de
protection et d’émancipation pour les
adolescents.
Comme après chaque suicide, l’administration pénitentiaire associée à
l’industrie de la punition oublient trop facilement d’évoquer le principe
même de l’enfermement infligé aux enfants ! Et les gouvernants
continuent, toujours plus, à alimenter cette industrie ; la disparition
programmée de l’ordonnance de 1945 et l’introduction d’un code pénal des
mineurs en est un exemple de plus !
La prison, qu’elle soit pour les majeurs ou les mineurs est avant tout, un
lieu d’isolement et de maltraitance légitimé par le délire sécuritaire de
l’Etat qui a besoin d’affirmer sa domination. Et, ce ne sont ni les
pseudo formations des agents sur la prévention du suicide, ni les
tentatives d’amélioration des conditions de détention, qui feront des
prisons un lieu de vie !
Une prison même peinte en rose reste une prison. On ne grandit pas en
prison, on y meurt !
N’enfermons pas la jeunesse, aidons-la à s’émanciper !
Paris, le 25 février 2010