Les archéologues en ruine
Après la réforme Chômage imposée par le gouvernement et précarisant les acteurs et actrices de l’archéologie, la réforme retraite enfonce un peu plus le clou de l’usure et de la précarité…
A Nantes, nous étions une centaine d’archéologues de tous les horizons (Inrap, Archeodunum, Eveha, CD 44 et 85, Nantes métropole, CNRS, Université, étudiant.es et enseignant.es, chomeur.euses et précaires, CLAN, CGT, CNT et SUD Culture Solidaires) à s’être mobilisé le 7 mars et presque autant ce 6 avril.
Nous nous retrouvons régulièrement en assemblée générale depuis le début du mouvement, et nous témoignons tous de la précarité et de la pénibilité constitutives de l’archéologie préventive et programmée, dont les effets délétères sur les collègues et la profession sont constatés depuis plusieurs années, et qui ne font que s’accentuer. Un travail de fond est accompli depuis 2019 par les archéologues nantais.es, réuni.es au sein du CLAN (Collectif de Lutte des Archéologue Nantais),
dans la lignée des mobilisations créés par les Groupes d’archéologue en lutte (GAEL) rassemblant ainsi des données sur les conditions de travail au sein de plusieurs opérateurs (INRAP, collectivités territoriales et privés) ou de l’université. Nous avons ainsi dressé un état des lieux des conditions de travail des archéologues du préventif que nous publierons prochainement. Un élan collectif est lancé entre étudiants, CDD, CDI de tous les domaines à Nantes et il est plus que nécessaire.
Le mercredi 22 mars dernier, à la demande de l’intersyndicale d’archéologues, un état des lieux a été porté à la connaissance de la Direction Régionale des Affaires Culturelles à l’occasion d’une entrevue avec le DRAC des Pays de la Loire, Marc Le Bourhis, assisté de la Conservatrice régionale de l’Archéologie, Isabelle Bollard-Raineau. Il a été porté par une délégation d’une dizaine de personnes représentatives de l’ensemble de la profession, syndiquées ou non. Le but de cette démarche était, d’une part de faire remonter ces constats au niveau du ministère, et d’autre part, de solliciter l’aide et l’appui des services de l’Etat dans la recherche de solutions afin de garantir la qualité scientifique de l’archéologie préventive et programmée et sa pérennité, qui dépendent directement des bonnes conditions de travail des personnes qui la font exister. Tous ces constats menacent notre mission principale : la sauvegarde et la défense du patrimoine archéologique du territoire
français. Pour la mener à bien, il est nécessaire de remettre la question sociale au cœur de nos réflexions sur le fonctionnement de l’archéologie préventive et programmée, depuis la formation des archéologues jusqu’à leur départ à la retraite. (Pas à 64, mais bien 67 ans en perspective).
Nous invitons donc tous les groupes/collectifs/syndicats d’archéologues à s’inspirer les uns des autres, à soumettre ces constats à toutes les DRAC et à s’unir nationalement afin de porter la voix collectivement pour sortir de l’isolement de la précarité qu’on nous impose. Ce n’est plus possible ! Nous vous proposons de nous
rassembler en juin prochain à Nantes à l’occasion d’Assises locales Populaires de l’Archéologie.
Force à tous.tes les travailleur.euses, précaires, chômeur.euses, étudiant.es en archéologie et continuons la lutte jusqu’au retrait et bien plus !!
Nantes et alentours, entre l’acte 11 et 12