Le Collectif de Lutte des Archéologues Nantais (CLAN) est un groupe constitué en intersyndical (CGT, SUD, CNT) regroupant syndiqué.es et non syndiqué.es, précaires et titulaires, de la recherche et de l’archéologie préventive, étudiant.es et travailleur.euses.
- Quelle articulation avec les syndicats déjà existants ?
Gaël :La syndicalisation n’est pas un sujet qu’on aborde beaucoup en AG. On ne se cache pas nos appartenances syndicales (2 CNT et 1 CGT dans le collectif). La défiance envers les syndicats est très présente en archéologie malgré une profession politiquement à gauche. Nous travaillons malgré tout avec eux pour faire remonter nos revendications au ministère où ils nous convient aux réunions en tant qu’expert.e.s.
Gaëlle : La précarité éloigne les collègues des syndicats : on a déjà du mal à se projeter dans sa vie personnelle et professionnelle, alors comment le faire dans un syndicat ?
Gaël : Très peu de précaires sont aujourd’hui syndiqué.e.s mais nous espérons que cela changera à terme. C’est un outil essentiel pour se défendre contre des pratiques de black listage qui existe dans notre métier par exemple. Légalement, le collectif ne permet pas de se protéger. Et nous on pense qu’il faut créer du lien avec l’ensemble des travailleurs !
- Comment vos revendications s’inscrivent-elles par rapport aux luttes déjà menées ces dernières années dans le secteur de l’archéologie ?
Gaëlle : Ce n’est pas la première lutte contre la précarité en archéologie. Les luttes sont toujours les mêmes et centrées sur ces problématiques depuis les années 90.
Gaël : À la fin des années 90 et au début des années 2000, l’ensemble de la profession se mobilisait pour une archéologie publique. Cette mission de service public, abandonné par l’État dès 2003, reste encore profondément ancrée dans l’esprit des collègues. Dernièrement, seules les entreprises privées embauchent durablement les jeunes, l’Inrap étant empêché de recruter. Les revendications chez les jeunes se cantonnent de plus en plus à des questions de salaires et de précarité et non à la création d’un grand pôle public d’archéologie.
Gaëlle : On a pourtant tout intérêt à transformer profondément une archéologie préventive qui ne parvient pas à nous fournir de stabilité, pour construire une archéologie plus égalitaire, écologique et plus scientifique.